Le 28 janvier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont officialisé leur décision de se retirer de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). La CEDEAO a désigné la période du 29 janvier 2025 au 29 juillet 2025 comme période de transition, pendant laquelle ces trois pays resteront ouverts à la coopération avec l’organisation. La question principale maintenant est de savoir comment les négociations se dérouleront pendant ces six mois, alors que ces pays réfléchiront aux conséquences d’une séparation définitive.
Les dirigeants des États membres de la CEDEAO ont validé cette décision lors du 66e Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, qui s’est tenu le 15 décembre à Abuja, capitale du Nigéria. Malgré 11 mois d’efforts de médiation, les régimes militaires en place au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont décidé de se séparer de la CEDEAO. Bien que la CEDEAO exprime ses inquiétudes, elle ne veut pas céder facilement et met un accent particulier sur les efforts de médiation menés par le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé et le président sénégalais Baciro Diomaye Faye pour convaincre ces trois pays de revenir sur leur décision.
Le président de la Commission de la CEDEAO, Oumar Alieu Touray, a salué les efforts de médiation des dirigeants en soulignant que ces démarches illustrent leur détermination à préserver la paix et l’unité dans la région.
Lors de ce sommet, plusieurs dirigeants ont participé, dont le président nigérian Bola Tinubu, le président ivoirien Alassane Ouattara, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, et le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé.
Les pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont annoncé, le 28 janvier 2024, leur intention de se retirer de la CEDEAO, ce qui a conduit à la suspension officielle de leur adhésion un jour après l’annonce. Cependant, ce retrait menace l’intégrité de l’organisation et nécessite des discussions approfondies entre les parties.
La médiation a permis de prolonger la période de négociation pour trouver un accord sur les conditions de la séparation, avec des efforts de la part du Sénégal et du Togo pour convaincre ces pays de revenir sur leur décision.
Les obstacles juridiques sont nombreux. Par exemple, environ 130 fonctionnaires issus de ces trois pays travaillent au sein des institutions de la CEDEAO et devront quitter leurs postes après le retrait officiel.
Les relations commerciales, comme l’approvisionnement en énergie régionale, pourraient être affectées par ce retrait. Le projet de l’Agence Énergie Électrique Ouest Africain (WAPP), qui relie ces trois pays au Nigéria, pourrait être perturbé, ce qui nuirait à la stabilité énergétique de la région.
Enfin, le retrait de ces pays de la CEDEAO pourrait également remettre en question la position des institutions financières de la région, notamment la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO, basée à Lomé, dont ces pays représentent près de 25 % du marché.
Par ailleurs, la France, en raison de ses liens historiques, économiques et politiques avec la région, continue de jouer un rôle important dans la lutte contre le terrorisme, la coopération économique et les projets de développement. Cependant, cette situation de retrait de la CEDEAO pourrait remettre en question la place de la France dans la région, mettant en lumière les aspirations des pays sahéliens pour plus d’indépendance et d’autonomie.